Présentés à Mario Metonou, procureur de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) ce jeudi, trois des cinq experts nigériens arrêtés sur la plateforme de chargement de pétrole au port de Cotonou ont été placés sous mandat de dépôt.
Les deux autres ont été relâchés à l'issue de l'audience. Cette décision judiciaire intensifie les tensions entre le Niger et le Bénin, exacerbant une crise diplomatique déjà préoccupante.
Arrestation et réactions initiales
Le 5 juin 2024, Mme Moumouni Ibra Hadiza, Directrice Générale Adjointe de WAPCO, ainsi que quatre experts nigériens, ont été arrêtés par la police béninoise.
Les autorités du Bénin accusent ces experts de s'être introduits illégalement sur le site en utilisant de faux badges et en contournant les mesures de sécurité.
En réponse, le Niger a vivement réagi, qualifiant ces arrestations de "kidnapping". Le ministre nigérien du Pétrole, Moustapha Maman Barké, et le ministre de la Justice, Alio Daouda, ont exigé la libération immédiate de leurs compatriotes, dénonçant une violation des accords bilatéraux et des principes de coopération régionale.
Communiqué du CNSP et Pression sur la Chine
Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) du Niger a publié un communiqué affirmant que "le Niger entend prendre toutes les dispositions nécessaires pour libérer ses citoyens retenus en otage par le gouvernement béninois."
Le CNSP a également rappelé à la Chine, partenaire clé dans le projet de pipeline, de s'engager clairement dans le respect de toutes les clauses contractuelles des accords.
Après ce nouvel épisode de la crise entre les deux pays voisins partageant jadis des relations excellentes, la réaction de Niamey ne saurait tarder.
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