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Writer's pictureTowanou Johannes

Coup dur pour le Mali, le Niger et le Faso : la... refuse l'AES


Contrairement aux récentes orientations de certains régimes militaires au Sahel, la Guinée adopte une stratégie distincte en matière de politique extérieure. Sous la direction du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), et dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, la Guinée a clairement fait savoir qu’elle n’intégrera pas l’Alliance des États du Sahel (AES), marquant ainsi une différence notable avec ses voisins comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont opté pour une voie de rupture avec plusieurs partenaires internationaux.


Une décision stratégique basée sur l’histoire


Le Premier ministre guinéen, M. Bah Oury, a récemment confirmé cette position en déclarant que la Guinée inscrit ses actions dans le cadre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).


La Guinée :

« n’intégrera pas l’AES, elle inscrit ses actions dans le cadre de la CEDEAO ».


Selon lui, cette décision est en grande partie liée à l’histoire de la Guinée, un pays qui a toujours privilégié les relations ouvertes avec ses voisins et les partenaires internationaux, tout en affirmant son indépendance politique.


La question de l'intégration à l'AES, une alliance formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en réponse aux sanctions imposées par la CEDEAO après les coups d'État dans ces pays, a longtemps été un sujet de spéculation.


De nombreux observateurs voyaient la Guinée, elle aussi dirigée par une junte militaire sous l’autorité du Général Mamadi Doumbouya, comme un candidat potentiel à rejoindre cette nouvelle coalition sahélienne.


Toutefois, la récente déclaration de Bah Oury met fin à ces rumeurs et clarifie la position de la Guinée sur la scène régionale.


Un contraste avec les autres régimes militaires


Le choix de la Guinée se distingue nettement de celui de ses voisins sahéliens.


Le Mali, sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, a opté pour une approche plus ferme vis-à-vis de la CEDEAO et de la communauté internationale, notamment en se rapprochant de nouveaux partenaires comme la Russie.


Le Burkina Faso et le Niger, dirigés respectivement par Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani, suivent une trajectoire similaire, s’alliant au Mali pour former l'AES, une initiative qui vise à renforcer la coopération sécuritaire entre ces pays en marge des institutions traditionnelles de l'Afrique de l'Ouest.


En choisissant de rester dans le giron de la CEDEAO, la Guinée sous la direction du Général Mamadi Doumbouya semble vouloir préserver ses liens avec cette institution régionale malgré les tensions qui existent avec certains membres.


Le CNRD, dirigé par le Général Doumbouya, semble privilégier une posture d’ouverture, consciente des enjeux économiques et diplomatiques que représentent ces alliances.


Pourquoi la CEDEAO et pas l’AES ?


Plusieurs facteurs pourraient expliquer la décision de la Guinée de ne pas rejoindre l’AES.


D'abord, la Guinée, contrairement à ses voisins sahéliens, n'a pas subi de sanctions économiques aussi lourdes de la part de la CEDEAO, malgré le coup d'État de 2021.


Cette relative stabilité dans ses relations avec l'organisation régionale permet à la Guinée de maintenir des canaux de dialogue ouverts, en évitant l’isolement diplomatique.


De plus, la position géographique et historique de la Guinée joue un rôle clé. Située sur la côte ouest de l'Afrique, la Guinée partage moins de défis sécuritaires avec les États sahéliens en proie au terrorisme, ce qui réduit l’urgence de rejoindre une alliance militaire comme l’AES.



Enfin, la Guinée, sous la présidence du Général Doumbouya, possède une économie plus diversifiée, avec des ressources minérales importantes comme la bauxite, et dépend donc davantage de ses relations commerciales internationales pour maintenir sa stabilité économique.


Un avenir dans la coopération régionale


En refusant de se joindre à l’AES, la Guinée montre sa volonté de jouer un rôle modérateur dans la région.


Le gouvernement guinéen, dirigé par le Général Mamadi Doumbouya, semble privilégier une approche pragmatique, cherchant à équilibrer les relations entre les pays du Sahel et les institutions internationales.


La CEDEAO reste un partenaire crucial pour la Guinée, notamment dans le cadre des efforts de stabilisation régionale, de gestion des transitions politiques, et de coopération économique.


Le message envoyé par le Premier ministre Bah Oury est clair : la Guinée souhaite continuer à coopérer avec ses voisins tout en préservant son autonomie décisionnelle.


Cette décision pourrait bien s’avérer bénéfique à long terme, en maintenant la Guinée dans le réseau diplomatique ouest-africain sans pour autant s’enfermer dans des alliances militaires risquant de l’isoler économiquement.



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