C'est par ses réseaux sociaux officiels que l'ancien président a choisi de communiquer.
Dans une lettre ouverte aux Sénégalais, l’ancien président Macky Sall partage ses inquiétudes sur l'état actuel du pays.
Alors que les victimes des inondations continuent de souffrir, Sall exprime sa compassion et sa solidarité, tout en dénonçant la gestion du gouvernement actuel.
Il accuse le régime de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko de compromettre les acquis de son administration, et annonce son retour en politique, à la tête de la coalition Takku Wallu Sénégal.
Un héritage en péril
Macky Sall dresse un bilan sombre de la situation actuelle du Sénégal. Il insiste sur le fait que les progrès réalisés sous son mandat, en matière de développement économique et social, de stabilité politique et d’infrastructure, sont mis à mal.
Il rappelle les étapes franchies pour faire émerger le Sénégal, notamment grâce à des initiatives telles que la loi d’amnistie pour favoriser la réconciliation nationale, les infrastructures modernes et les programmes sociaux.
Selon lui, « huit mois après son départ, les acquis sont gravement menacés ». Il note une dégradation économique, des scandales financiers non résolus et une perte de confiance des investisseurs étrangers.
Dans cette lettre, Macky Sall critique également ce qu’il appelle « le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation » qui, selon lui, caractérisent la gouvernance actuelle.
La lettre de Macky Sall dans son Intégralité
« Avant tout propos, je tiens à renouveler ma solidarité et ma compassion à nos concitoyens victimes des inondations.Alors que la campagne électorale pour les législatives du 17 novembre bat son plein, j’ai souhaité m’adresser à vous pour vous entretenir des raisons qui m’ont déterminé à accepter de diriger la liste de la coalition Takku Wallu Sénégal.En avril dernier, après votre choix souverain du 24 mars, et fidèle à notre tradition de démocratie majeure et apaisée, j’ai assuré la transmission ordonnée et pacifique du pouvoir.Dans le même esprit, par courtoisie républicaine, je me suis imposé un temps de recul et de réserve pour permettre à mon successeur et à son gouvernement de commencer en toute sérénité l’exercice de leur mandat.Avec le soutien d’hommes et de femmes de valeurs, dévoués et compétents, j’ai laissé un pays résolument installé sur la trajectoire de l’émergence, avec une des rares économies au monde à afficher un taux de croissance positif après l’impact ravageur de la COVID-19, et malgré les effets collatéraux d’une guerre majeure.J’ai laissé un pays apaisé, avec une loi d’amnistie adoptée dans un esprit de pardon et de réconciliation nationale après trois années de violences destructrices.J’ai laissé un pays dont la parole compte au plan international, un pays écouté et respecté par ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. J’ai laissé un pays dont la gouvernance publique et la sécurité juridique inspirent la confiance propice à l’investissement qui génère la croissance et l’emploi.J’ai laissé un pays dont la fonction publique, toutes catégories confondues, a été renforcée en effectifs et revalorisée en traitement.J’ai laissé un pays avec des infrastructures structurantes, indispensables au développement économique et social : des routes, des autoroutes, des ponts et pistes de désenclavement, le TER, le BRT, des centrales électriques, des aéroports modernes, le plus grand investissement privé de l’histoire de notre pays avec le chantier du port du futur à Ndayane, un projet de dessalement d’eau mer en partenariat public-privé, de nouvelles universités, des hôpitaux clefs en mains, des infrastructures sportives de dernière génération et un projet finalisé de conquête de l’espace qui a abouti au lancement du premier satellite de notre pays.J’ai laissé un pays avec des instruments d’inclusion économique et de justice sociale opérationnels, notamment la DER/FJ, le 3FPT, le programme Xëyu ndaw yi, les Bourses de sécurité familiale et la Couverture maladie universelle.Huit mois après, hélas, nous constatons tous avec regret que ces acquis sont gravement menacés : l’économie est en berne, comme en témoignent la situation catastrophique de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, du petit commerce qui occupe des millions de compatriotes, et celle du BTP avec des milliers d’ouvriers au chômage et autant d’activités connexes qui sont à l’arrêt.Nous observons aussi une gouvernance caractérisée par le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation, à travers des auditions théâtrales retransmises en direct.On assiste à une déliquescence de l’autorité de l’État qui peine à assurer ses fonctions régaliennes, à savoir la protection des personnes et des biens, ainsi que le respect de la loi et des institutions.Les ressources publiques sont gérées de manière opaque, avec des pratiques de prédation et des scandales à grande échelle qui font la une des médias.Des investisseurs étrangers annoncent leur retrait, tandis que le chômage et la pauvreté s’accentuent au détriment des populations déjà éprouvées par la cherté de la vie. Au regard de ce sombre tableau, j’ai donc décidé de m’engager pour proposer une alternative de paix, de sécurité, de stabilité et de progrès social à notre cher Sénégal.Notre coalition, Takku Wallu Sénégal, porte une ambition nationale de rassemblement pour restaurer le fonctionnement normal de nos institutions, revigorer notre économie, et renforcer l’inclusion sociale.En cas de victoire, notre priorité sera d’instaurer un gouvernement d’union nationale, de travailler à une aide substantielle pour nos compatriotes victimes des inondations, de créer des emplois pour les jeunes et de diminuer le coût de la vie.Mes chers compatriotes, je vous exhorte à aller voter le 17 novembre et à porter votre choix sur Takku Wallu Sénégal pour un Sénégal apaisé, prospère, et respectueux des valeurs de démocratie et de justice que nous voulons léguer aux générations futures. Je vous remercie. »
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