![](https://static.wixstatic.com/media/d8ea33_0710502cd3db42a69c96b09f408e5554~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_680,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/d8ea33_0710502cd3db42a69c96b09f408e5554~mv2.jpg)
C'est une prise de position majeure dans la dynamique actuelle de la sous-région. Le Togo pourrait bientôt franchir une étape sur la scène géopolitique ouest-africaine. Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, a évoqué la possibilité d’une adhésion du pays à l’Alliance des États du Sahel (AES), une organisation regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Lors d’un entretien diffusé le 16 janvier sur Voxafrica, il a livré une analyse percutante sur le rôle de l’Afrique dans le monde, tout en soulignant le soutien populaire à un éventuel rapprochement avec l’AES.
Une décision stratégique
Interrogé sur cette adhésion, Robert Dussey a déclaré :
![](https://static.wixstatic.com/media/d8ea33_0d0dc7a193594a71a840cf72ec82f8f4~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/d8ea33_0d0dc7a193594a71a840cf72ec82f8f4~mv2.jpg)
« Pour moi, ce n'est pas impossible, mais c'est la décision du président de la République. Demandez aux populations togolaises, les Togolaises et les Togolais lambda, si le Togo veut rentrer dans l'AES, vous allez voir leur réponse. Je vous dirai qu'ils vous le diront oui. »
Pour le ministre, cette adhésion refléterait la volonté des peuples africains de s’émanciper des ingérences extérieures :
« Les peuples africains veulent être eux-mêmes. Quand vous nous voyez, nous ne sommes contre personne. Nous le disons sans cesse, nous voulons être nous-mêmes. »
L’indépendance et la mentalité africaine au cœur du débat
Dans son intervention, Robert Dussey a vivement critiqué la manière dont l’Afrique est perçue et utilisée sur la scène internationale :
« Le rôle assigné à l'Afrique aujourd'hui est lamentable. L'Afrique est utilisée seulement pour servir les grandes puissances. Et ce n'est pas normal, ce n'est plus admissible, inadmissible. »
Il a également rappelé l’attitude indépendante adoptée par le Togo lors de crises internationales :
« Quand la guerre entre l'Ukraine et la Russie a commencé, les pays africains ont été mis sous pression par les grandes puissances. Pour se positionner, nous avions dit non. Non pour l'un, non pour l'autre. »
Au-delà des enjeux politiques, le ministre a souligné la nécessité d’un réveil mental et culturel en Afrique :
« Parfois, en tant qu'Africains, j'ai même honte de voir des Africains ordinaires. Il n'y a pas que les politiques ordinaires. Dans leur raisonnement, dans leur manière de penser et de parler, ils ont l'impression qu'on a besoin de l'autre pour exister. L'Africain a peur de s'affirmer. L'Africain a peur de se prendre en charge. Mais ce n'est pas normal. Donc c'est un problème général que nous devons résoudre. »
L’AES et le Togo : Une vision panafricaine
Créée en 2023, l’Alliance des États du Sahel prône une souveraineté régionale renforcée, en rupture avec les influences extérieures.
![](https://static.wixstatic.com/media/d8ea33_7e0c156d01164ce7a8b7782c164ec621~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_784,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/d8ea33_7e0c156d01164ce7a8b7782c164ec621~mv2.jpg)
Comments