C'est une nouvelle excellente pour toute la sous-région ouest-africaine. Le Niger n'est plus seul. La Mauritanie se prépare à devenir le deuxième producteur d'uranium en Afrique de l'Ouest, un marché qui promet d'atteindre des sommets remarquables dans les années à venir.
Jusqu'à présent, le Niger se tenait seul dans cette production dans la région, étant le deuxième plus grand producteur d'uranium en Afrique et le septième au niveau mondial.
Cependant, la Mauritanie s'apprête à entrer dans la course, ajoutant ainsi une nouvelle source de revenus miniers à ses exportations de gaz et de pétrole dès cette année.
Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) laissent entrevoir un avenir radieux pour Nouakchott, avec une prévision de croissance exceptionnelle de 14,3% en 2025, ce qui en ferait le leader continental. Cette expansion économique est en grande partie attribuable à l'essor prévu du marché de l'uranium dans la région.
La société australienne Aura Energy, propriétaire du projet minier Tiris en Mauritanie, se positionne déjà pour tirer parti de ce marché prometteur. Elle a récemment annoncé avoir levé 16,2 millions de dollars australiens (environ 10,6 millions de dollars américains) pour financer les étapes préliminaires de la construction de la mine. L'objectif est de boucler les investissements nécessaires cette année afin de démarrer la production dès 2026.
Pour concrétiser ces ambitions, Aura Energy devra mobiliser un investissement total de 230 millions de dollars, tel que déterminé par une étude d'ingénierie de base publiée en février 2024.
Les projections indiquent des recettes potentielles de 2,25 milliards de dollars sur une période de 16 ans à partir de Tiris, avec un prix de vente estimé à 80 dollars la livre et une production prévue de quelque 30,1 millions de livres d'uranium au cours de cette période.
Ces perspectives optimistes sont étroitement liées à la demande mondiale croissante d'uranium, alimentée par la transition vers des sources d'énergie plus propres. De nombreux pays envisagent en effet d'augmenter leur utilisation de l'énergie nucléaire pour réduire leur dépendance aux combustibles fossiles.
La France, par exemple, a depuis longtemps investi dans l'énergie nucléaire, et d'autres pays comme le Maroc suivent cette voie.
Pour la Mauritanie, l'uranium représente une opportunité majeure de diversifier ses revenus miniers. Actuellement, le secteur minier du pays repose principalement sur l'exploitation du minerai de fer et de l'or, qui représentent plus de 70% de ses exportations en 2022 et environ 24% de son PIB.
En s'impliquant dans le marché de l'uranium, la Mauritanie espère répliquer le succès de la Namibie, le principal producteur africain d'uranium, qui occupe la troisième place mondiale. Le projet Tiris pourrait ainsi marquer le début d'une nouvelle ère prospère pour un pays dont les ressources minières restent largement inexploitées.
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