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Writer's pictureTowanou Johannes

BÉNIN / TETE-A-TETE TALON-SOGLO: LES NON-DITS D’UNE ENTREVUE PRIVEE !


L'agenda du président de la République du Bénin semble chargé en cette période-ci. Vingt-quatre heures après avoir reçu au palais de la Marina une délégation du parti d’opposition Les Démocrates conduite par son leader, l’ancien président Boni YAYI, c’est un autre ancien président qui a eu droit à une entrevue avec l’actuel chef de L’Etat. Cette fois-ci, c’est à son domicile qu’il a reçu Nicéphore Dieudonné Soglo, président de la République du Bénin de 1991 à 1996. Contrairement à la rencontre avec Boni Yayi au palais de la Marina sanctionnée par des communiqués de part et d’autre, rien n'a vraiment filtré des échanges entre Patrice Talon et Nicéphore Soglo.

Toutefois, le timing de cette entrevue, juste au lendemain du déplacement de la délégation de l’opposition au palais laisse penser que les mêmes préoccupations ont été à l’agenda de Nicéphore Soglo. Ce dernier réclame, et ceci depuis des années, une décrispation réelle de la tension sociale à travers la libération des prisonniers politiques ainsi que le retour au pays des exilés. Réussira-t-il à obtenir une clémence pour l’ancienne ministre Reckya Madougou ou encore le constitutionnaliste Joël Aivo notamment ?

Pas sûr si l’on s’en tient à la réponse servie par Patrice Talon à Boni Yayi 24 heures plus tôt. Le président a déclaré que des étudiants arrêtés dans le cadre de violences électorales seront bientôt libérés, mais s’est opposé fermement à une grâce présidentielle pour Madougou ou encore Aivo. Sans doute que Nicéphore Soglo fera tout ce qu’il peut pour réussir cette épineuse tâche.

Le retour des exilés politiques dont le fils de Nicéphore Soglo, l’ancien maire de Cotonou Lehady Soglo, du ministre Valentin Djenontin ou encore de Sébastien Germain Ajavon fait partie des demandes de l’opposition. A cela s’ajoute la situation des détenus politiques ou d’opinion. Incarcérée depuis plus de 1000 jours, Reckya Madougou devrait bénéficier d’une grâce présidentielle. C’est l’avis de son avocat, Maitre Renaud Agbodjo. Contacté par RFI, il a notamment déclaré sur le refus du chef de l’Etat de libérer sa cliente : « il doit pouvoir transcender ses ressentiments, ses rancœurs à l’égard d’opposants politiques ».

A trois ans d’élections générales, le chef de l’Etat béninois doit sans doute se demander si le moment est opportun d’accorder sa grâce à des opposants politiques condamnés à de lourdes peines de prison ou encore faciliter le retour au pays d’exilés politiques. Dans la perspective d’élections générales apaisées en 2026, c’est pourtant une question qu’il devra étudier avec minutie.



Jules François MEGAN

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