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Le procès très attendu des anciens collaborateurs du président Patrice Talon, Olivier Boko et Oswald Homeky, accusés de « complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et faux certificats », a connu une suspension ce mardi 21 janvier 2025. La défense a dénoncé des irrégularités flagrantes, notamment dans la composition de la Cour, ce qui a conduit au retrait collectif des avocats. L’audience a été reportée au mercredi 22 janvier pour permettre aux accusés de désigner de nouveaux conseils.
Une composition non conforme à la loi
Le principal point de contestation a été la composition de la Cour.
L’article 254 du Code de procédure pénale béninois exige la présence d’un président et de quatre assesseurs pour juger une affaire criminelle. Or, seuls trois magistrats siégeaient.
Maître Paul Kato Atita, avocat d’Olivier Boko, a pris la parole pour souligner ce manquement grave :
« La composition de la Cour est illégale. Nous sommes ici pour une affaire criminelle, mais la juridiction présente ne respecte pas les exigences légales. Mon client ne se sent pas en sécurité. Pire, la présidente de la Cour entretient des liens personnels avec la principale victime, le président de la République, ce qui jette une ombre sur l’impartialité des débats. »
Il a ajouté :
« Dans une affaire aussi sensible, chaque détail compte. Il ne s’agit pas seulement de respecter les formes, mais aussi de garantir la sérénité et la justice. Une présidente dans cette situation aurait dû se déporter d’elle-même. »
Retrait collectif des avocats
Face à ces irrégularités, les avocats de la défense ont décidé de se retirer collectivement.
Maître Ayodele Ahounou, également avocat d'Olivier Boko, a expliqué cette décision face à la presse, à sa sortie de la salle d’audience :
« La défense, et nous n'avions pas manqué de le relever depuis l'instruction à ce jour, a été sacrifiée. Au point où, à un moment donné, on s'est demandé, mais est-ce qu'il était nécessaire d'organiser un procès ? Est-ce qu'il ne fallait pas notifier les peines carrément aux personnes poursuivies ? Donc nous avons eu à vivre une violation des droits de la défense les plus élémentaires. […] La présidente de la Cour entretient des liens avec la principale victime, et cela compromet l’impartialité et la sérénité nécessaires à un procès équitable. […] Nous ne pouvons pas cautionner cela. »
Les accusés protestent
Après le départ des avocats, la Cour a convoqué les accusés à la barre. Olivier Boko a exprimé son désaccord avec la tenue du procès dans ces conditions :
« C’est bien d’un commun accord que nous avons décidé la déconstitution parce que nous ne sommes plus dans la sérénité. »
Oswald Homeky, quant à lui, a dénoncé les conditions de détention et a plaidé pour un procès équitable :
« Avant d’être interpellé la nuit du 23 septembre, je n’avais jamais été dans un commissariat de toute ma vie. Nous souffrons sincèrement. Même si on sait où l’on doit atterrir, que ce procès ne soit pas l’occasion de confirmer les rumeurs. »
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