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Writer's pictureTowanou Johannes

Bénin / musique et cinéma: le SaSec réunit les acteurs face aux défis de demain

Photo de famille

Le secteur culturel béninois, notamment la musique et le cinéma, est à la croisée des chemins. Les enjeux de son avenir étaient au cœur des discussions lors du Salon des Acteurs et du Secteur Culturel (SASeC), organisé sous l'égide de la FESCU-GV. Cet événement s’est tenu le samedi 21 décembre 2024 à l’Azalaï Hôtel, avec deux panels riches en échanges et perspectives.


Premier panel : entre management et mutations technologiques


Modéré par M. Yves KPEKPEDE, le premier panel a réuni des intervenants de renom :

Mme Kael SANDE, artiste-chanteuse,

Mme Aurélie BANCOLE (Auré), manager de l’artiste Bobo Wè,

M. Aristide AGONDANOU, promoteur culturel,

M. Junior YENOU, réalisateur de clips,

M. Hospice D. A. AZANDOSSESSI, diffuseur à l’ORTB,

M. Eusèbe DOSSOU, président de l’Association des Managers Culturels Actifs du Bénin.



Les échanges ont porté sur plusieurs thématiques : le management des artistes, la musique à l'image pour la télévision, le féminisme dans la musique et les mutations technologiques au cœur de la création musicale.


Clarifications conceptuelles


Les intervenants ont d'abord défini les rôles clés : artiste, manager et acteur culturel.



Être artiste est un métier qui exige un encadrement rigoureux. Pourtant, dans l’univers musical béninois, cette structuration manque cruellement.


Certains artistes négligent l'importance d'un staff bien organisé, ce qui freine leur épanouissement.



Pour remédier à cela, les panelistes ont insisté sur l'importance de la formation continue.


Selon eux, un artiste est constitué à 40 % de son travail personnel, 40 % du travail de son staff, et 20 % de providence divine.



La fidélité et la transparence dans la gestion des activités artistiques ont également été mises en avant pour éviter les conflits.


Le clip musical : une réalisation cinématographique


Les réalisateurs présents ont rappelé que le clip musical est une œuvre cinématographique à part entière, obéissant à des règles strictes.


La maîtrise de ces codes est cruciale pour offrir des productions de qualité capables de rivaliser sur la scène internationale.


Place des femmes dans la culture


Enfin, les débats ont souligné les difficultés spécifiques rencontrées par les femmes dans ce secteur.



Malgré les obstacles, leur contribution reste indispensable.



Les panelistes ont plaidé pour une approche fondée sur le dialogue et la négociation plutôt que sur la fuite face aux défis.


Deuxième panel : réinventer le cinéma béninois


Le second panel a exploré les thèmes liés au cinéma et à sa relation avec la culture béninoise, le féminisme, et l’avenir des productions nationales.


Les intervenants étaient :

M. Dieudonné TOTON, acteur,

M. Mickaël AHOMAGNON, réalisateur et producteur,

Mme Arielle AKAKPO, actrice et comédienne,

Mme Fariath PARAÏSO, actrice,

M. Shedrak AKOGBETO, réalisateur,

M. Sprints GBOKO, réalisateur et producteur.


Le cinéma : une synthèse de culture et de technique


Les discussions ont débuté par une clarification conceptuelle. Le cinéma a été décrit comme un art capable de toucher les sensibilités et de dénoncer les travers de la société.



Jacques BÉHANZIN a défini la culture autour de trois composantes : le vivre-ensemble, l’art et le sacré.


Pour lui, le cinéma béninois doit devenir un usage harmonieux de ces éléments, enrichi par une technique rigoureuse.



Un bon film repose sur quatre critères fondamentaux :

La création d’images visuelles captivantes,

La crédibilité de l’idée,

L’universalité du propos,

L’émotion suscitée.


Les enjeux et défis du cinéma béninois


Malgré son potentiel, le cinéma béninois est confronté à de nombreux défis :

Une difficulté à dissocier le cultuel du culturel,

L’absence d’identité et de mission claire,

Le manque de moyens financiers et d’inspiration,

Des problèmes liés au développement des personnages et au décor,

Une insatisfaction croissante du public.


Les femmes, quant à elles, peinent à concilier leurs ambitions artistiques avec leur vie familiale, dans un environnement souvent peu favorable.


Pour surmonter ces obstacles, Jacques BÉHANZIN a proposé l’organisation d’un colloque international.


Ce dernier permettrait d’examiner les lacunes actuelles et d’élaborer des solutions concrètes pour révéler le cinéma béninois au monde.


Un élan d’espoir


Malgré ces défis, l’événement s’est déroulé dans une ambiance conviviale, marquant une étape importante pour le secteur culturel.


La série télévisée Apparence illustre cette volonté de correction et d’amélioration.


Les participants au SASeC ont unanimement reconnu que la musique et le cinéma béninois regorgent de talents.


Avec une stratégie basée sur la formation continue, le financement et le soutien des parties prenantes, le Bénin peut véritablement s’imposer sur la scène internationale.


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