Le climat est tendu au sein de la Société de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (SRTB), où les employés, confrontés à des conditions de travail de plus en plus précaires, menacent de recourir à une grève si leurs demandes ne sont pas prises en compte. Soutenus par le Syndicat des Travailleurs de l’Audiovisuel Public du Bénin (Syntrap-Bénin), ils dénoncent une situation qu’ils jugent intenable. En juillet 2024, le syndicat s'était déjà fait entendre, mais face à l’inaction persistante de la direction, le personnel est prêt à intensifier la pression.
Un ensemble de défaillances alarmantes
Depuis plusieurs mois, le personnel de la SRTB alerte sur un contexte de travail jugé extrêmement difficile.
À la suite des réformes du gouvernement du Président Patrice Talon, les employés sont confrontés à des retards de salaires, des coupes dans leurs primes, et des équipements insuffisants pour assurer leurs missions.
Armel Dossou-Kago, secrétaire général du Syntrap-Bénin, ne cache pas sa colère :
« Il est impensable que nos collègues dorment sur les lieux de travail pour garantir la retransmission, faute de moyens adéquats. Comment peut-on demander des sacrifices sans apporter le soutien nécessaire ? »
Le syndicat déplore également un déclin des conditions d’hygiène et de sécurité dans les locaux, exacerbant la lassitude et les risques pour la santé du personnel.
Ce mécontentement s'est particulièrement intensifié en raison de l'absence de renouvellement des contrats d’assurance, privant ainsi les employés de toute couverture en cas d’accident ou de problème de santé.
Une direction et un ministère de tutelle aux abonnés absents
Le malaise au sein de la SRTB se nourrit aussi de l’absence de communication avec la direction générale et le ministère du Numérique et de la Digitalisation.
Le conseil d’administration, selon le Syntrap-Bénin, refuse d’entendre les doléances des employés.
Armel Dossou-Kago dénonce une gestion déconnectée des réalités du terrain :
« Le conseil est absent, il ne comprend ni n'écoute notre quotidien. Cela bloque toute amélioration concrète ».
La situation, déjà tendue, s’est encore aggravée selon les travailleurs. En juillet 2024, le syndicat avait tiré la sonnette d’alarme sur plusieurs points critiques : outre l’absence de renouvellement des contrats d’assurance, le manque de personnel est devenu flagrant en raison de la non-reconduction des contrats de plusieurs agents.
Cette pénurie de main-d'œuvre vient s'ajouter au manque de budget de production et à la pénurie de fournitures de bureau, entravant le travail des équipes.
Des exigences claires pour la dignité et la qualité du service
Pour le Syntrap-Bénin, la situation n’est plus tenable. Les employés exigent des conditions de travail qui leur permettent de remplir leurs missions dans la dignité.
Ils réclament notamment la régularisation des salaires, la restauration des primes de rendement, la mise à jour des contrats d’assurance et un approvisionnement suffisant en matériel de bureau.
« Nous demandons le strict nécessaire pour pouvoir assurer le service public auquel les citoyens béninois ont droit, » insiste Armel Dossou-Kago.
Le syndicat revendique également l’embauche de nouveaux agents pour pallier la surcharge de travail, ainsi que des budgets de production à la hauteur des attentes du public béninois.
Grève en vue : le Syntrap-Bénin lance un ultimatum
Face à l'inaction persistante de la direction et du ministère, le Syntrap-Bénin est prêt à aller plus loin.
Un document détaillant les revendications sera prochainement soumis aux autorités compétentes.
Si les demandes des employés restent ignorées, le syndicat menace de déclencher une grève qui pourrait paralyser le service public audiovisuel.
« Si cette situation persiste, nous n’hésiterons pas à arrêter le travail. Nos droits ne sont pas une option. »
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