La transformation de l'ORTB en SRTB, intervenue fin 2023 et la nomination des membres de son conseil éditorial suscitent des préoccupations croissantes.
Georges Amlon, ancien directeur général de l'ex ORTB, ainsi que le Syndicat des travailleurs de l'audiovisuel du Bénin (Syntrab), attirent l'attention sur des enjeux cruciaux pour la Société de Radio et Télévision du Bénin (SRTB).
Le témoignage de Georges Amlon
Georges Amlon a exprimé ses inquiétudes sur l'émission Grand Angle de Crystal News en ces termes :
"Pourquoi est-ce que la Haute Autorité est muette aujourd'hui sur ce qui se passe dans l'audiovisuel public. Je ne comprends pas moi. Le démantèlement de l'ORTB pour créer la SRTB revient à confier sa direction à la présidence de la République. Parce que, qu'on le veuille ou non, aujourd'hui, le comité éditorial qui est censé viser tous les contenus au niveau de la SRTB, celui qui le préside, c'est le porte-parole du Président de la République. Le secrétaire général adjoint du gouvernement, c'est bien ça son titre. Porte-parole du gouvernement et tout ce que vous voulez. Si c'est lui qui préside et que les personnes qui siègent à ce comité éditorial avec lui sont assises pour la plupart à la présidence de la République, je ne sais pas ce que devient le média du service public. Parce que, qu'on le veuille ou non, le média du service public, il appartient à tous les Béninois et non pas à la présidence de la République. Le média du service public est nourri par les finances publiques donc par l'impôt qu'on collecte auprès de chacun des Béninois. Et à partir de ce moment, ce média du service public doit être capable de porter la parole du public et faire au mieux des intérêts du public, et non du Président de la République ou de la présidence de la République. Ce sont des choses qui, pour moi, sont suffisamment graves et face auxquelles la Haute Autorité dont nous parlons observe un silence qui me semble largement coupable. Quand on prend les missions qui sont les siennes, ça devrait être la première institution, parce qu'à priori c'est une institution de contre-pouvoir, ça devrait être la première institution à monter au créneau pour dire : ce qui se fait là n'est pas conforme à ce que nous recherchons en bâtissant la démocratie."
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