Le gouvernement béninois, à travers son porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji, a clarifié sa position concernant l'activiste Kemi Séba, récemment arrêté en France. Bien que ce dernier soit connu pour ses critiques virulentes contre le régime de Patrice Talon, les autorités béninoises ont assuré leur disponibilité à défendre les droits de leurs citoyens, tout en garantissant la possibilité de retour de Kemi Séba au pays.
Une arrestation qui éveille l'attention du Bénin
Kemi Séba, de son vrai nom Gilles Robert Capo-Chichi, a été arrêté le 14 octobre 2024 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Paris pour des soupçons d'ingérence étrangère.
Libéré après 48 heures de garde à vue sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, son arrestation a suscité des préoccupations au sein de l'exécutif béninois.
Lors d'une intervention sur ESAE TV ce 20 octobre 2024, Wilfried Léandre Houngbédji a déclaré :
« Monsieur Capo-Chichi, c’est notre concitoyen. Et on ne peut pas être particulièrement heureux qu’un Béninois ait maille à partir avec la justice d’un autre pays. Nous avons été préoccupés. »
Aucun obstacle au retour de Kemi Séba au Bénin
Face aux interrogations sur une éventuelle restriction concernant le retour de Kemi Séba au Bénin, Houngbédji a précisé :
« Je ne sache pas, à l'heure où je vous parle, qu'il y ait une procédure contre lui ou qu'il y ait une fatwa lancée contre lui pour l'empêcher d'être au Bénin. S'il veut rentrer au Bénin, le premier avion à destination de Cotonou, il lui est loisible de monter à bord et de venir au Bénin. C’est un concitoyen, c’est un Béninois. On n’est pas tenu d’être les mêmes. Mais nous avons le même respect pour tous nos concitoyens, quelle que soit leur condition de vie, quelle que soit leur opinion de ce que nous faisons. »
Pour le porte-parole du gouvernement, le président de l'ONG Urgences Panafricanistes est donc libre de rentrer au Bénin dès qu'il le souhaite.
Pas de poursuites en cours, mais le respect de la justice reste de mise
Bien que Kemi Séba ait pris pour cible le régime à plusieurs reprises, Wilfried Léandre Houngbédji a assuré que cela n'affecte en rien la disposition du gouvernement à respecter ses droits.
Il a également abordé la question des poursuites judiciaires potentielles au Bénin, en précisant que ce n'était pas une priorité à ce stade :
« S’il a commis des infractions, c’est un autre débat, et le moment venu, la justice lui demandera des comptes. Mais pour l’heure, cela n’est pas d’actualité. »
La protection des ressortissants, un principe au-delà des divergences
Malgré les différends idéologiques entre Kemi Séba et le régime béninois, Houngbédji a insisté sur le fait que le gouvernement veille à protéger tous ses citoyens, sans distinction.
« Dans l’évolution de la procédure, s’il avait eu besoin de la protection, de l’intervention agissante du Bénin, nous ne nous en serions pas privés ».
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