Sur sa page Facebook, Guy Dossou Mitokpè, militant engagé du parti "Les Démocrates" et actuel secrétaire national à la communication, a livré une analyse critique et sans détour du discours du chef de l'État Patrice Talon devant la représentation nationale, le vendredi 20 décembre 2024. À travers une publication percutante, il a remis en question le ton, le contenu, et les contradictions relevées dans les propos du président.
Un président qui divise plutôt que rassembler
Pour Guy Dossou Mitokpè, Patrice Talon aurait manqué une occasion d'incarner le rôle de "président de tous les Béninois".
Il estime que son discours n'a pas été à la hauteur des attentes d'un peuple en quête de solutions et d'apaisement.
"Un Président de la République, quand il s’exprime devant la représentation nationale, doit incarner l’esprit de rassemblement, il doit apaiser ceux qui ne se sentent pas en sécurité. Il doit apporter une solution ou un début de solution aux chômeurs. Il doit rassurer les investisseurs étrangers. Que vous soyez de l’opposition ou de la mouvance, vous devez vous retrouver dans le discours du Président, comme devant celui qui parle au nom des 13 millions de Béninois."
Mais selon lui, le chef de l'État s'est montré comme "un chef de camps" et non un rassembleur :
"Nous avons plutôt assisté à la prise de parole d’un chef de camps, du patron de deux partis politiques et de ses partis satellites… Nous avons assisté à une déclaration qui annonce que les jours à venir seront probablement intenses pour ceux qui ne partagent pas la vision d’Alexandre le Grand."
Contradictions flagrantes dans les critiques du "passé honteux"
L'un des points les plus saillants de la critique de Guy Dossou Mitokpè concerne la dénonciation par Patrice Talon du "passé honteux" du Bénin.
Selon le président, ce passé justifierait certaines de ses décisions et positions actuelles.
Cependant, Mitokpè y voit une incohérence criante :
"Monsieur le Président, vous avez parlé de notre ‘passé honteux’. Mais 80% de ceux qui vous entourent aujourd’hui sont ceux qui ont animé ce ‘passé honteux’. Ils applaudissaient même quand vous parliez. Il y a tout juste quelques jours, vous veniez de nommer encore quelques uns d’entre eux comme Ministre-Conseillers. Soit vous aimez la honte à 80%, soit le problème est ailleurs…"
Les routes qui "font manger"
Guy Dossou Mitokpè a également réagi à l'affirmation du président selon laquelle "S’il est vrai qu’on ne mange pas la route… il est pourtant vrai que la route fait manger."
L'opposant, dans un style ironique, a apporté son propre commentaire à cette déclaration :
"Je crois qu’il a quelque part raison. Car si un kilomètre de route aujourd’hui coûte trois à quatre fois le coût du kilomètre de route au temps de son prédécesseur, alors la route fait vraiment MANGER."
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