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Writer's pictureTowanou Johannes

Burkina / Togo : l'extradition de Paul Damiba déjà actée ?


Le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a récemment pris la parole pour évoquer la possible extradition de son prédécesseur, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, exilé au Togo depuis sa chute en 2022.


« Je ne promets rien, mais j'espère », a déclaré Traoré, marquant une relance des discussions avec les autorités togolaises.


Cette déclaration intervient après de nouvelles accusations portées contre Damiba, qui serait impliqué dans une vaste tentative de déstabilisation du Burkina Faso.


Retour sur la chute de Damiba


Le lieutenant-colonel Damiba avait pris le pouvoir en janvier 2022, à la suite d’un coup d’État contre l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré.


Fort de promesses de restaurer la sécurité dans un pays en proie aux attaques djihadistes, il avait cependant échoué à juguler la menace terroriste, ce qui a conduit à son renversement en septembre 2022 par Ibrahim Traoré, alors capitaine de l'armée.


Damiba, critiqué pour son manque d’action face à l'insécurité et pour son éloignement des préoccupations populaires, s'était exilé au Togo peu après sa destitution.


De nouvelles accusations surgissent


Les récentes révélations du ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, ont mis en lumière la possible implication de Damiba dans un complot visant à renverser les institutions du Burkina Faso.


Ce complot, orchestré par des civils et des militaires résidant en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Nigeria, aurait été soutenu par des puissances occidentales, des groupes terroristes, et des mercenaires européens.


Le massacre de Barsalogho, le 24 août 2024, aurait été la première attaque dans le cadre de ce plan.


Selon Sana, Damiba fait partie des cerveaux du réseau, aux côtés de figures politiques et militaires influentes, telles que Djibril Bassolé, Alpha Barry, Newton Ahmed Barry, et Aziz Diallo.


Ce complot avait pour but d’attaquer plusieurs sites stratégiques au Burkina, notamment la présidence, l'aéroport de Ouagadougou, et les forces armées stationnées à Mangodara.


L'implication de Damiba dans ce complot a également surpris les autorités togolaises, poussant Traoré à rouvrir les discussions sur son extradition.

Une extradition imminente ?


À la lumière des excellentes relations actuelles entre Ouagadougou et Lomé, l'extradition de Damiba semble de plus en plus probable.


Le Togo est devenu un partenaire stratégique des trois membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – qui dépendent du port de Lomé comme principal accès à la mer.


Cette coopération économique renforcée pourrait jouer un rôle crucial dans les discussions autour de l'extradition de Damiba.


Si, jusqu'ici, le Togo avait accueilli l'ex-président sous une forme de protection diplomatique, les récentes accusations et l'implication de Damiba dans des activités de déstabilisation risquent de modifier cette dynamique.


En raison de l'importance que revêt la stabilité régionale et du rapprochement politique entre les deux pays, il est possible que Lomé finisse par céder à la pression et facilite le retour de Damiba au Burkina Faso pour qu’il réponde des accusations portées contre lui.


L’issue pourrait aussi dépendre des garanties sécuritaires et judiciaires offertes par Ouagadougou, mais l’extradition semble désormais être sur une trajectoire accélérée.


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