Burkina : le régime Traoré s'attaque à la constitution
Le 2 octobre 2024, le gouvernement du Burkina Faso a déposé un projet de loi auprès de l'Assemblée nationale visant à réviser trois articles fondamentaux de la Constitution. Ces modifications portent sur la devise nationale, la procédure de ratification des accords internationaux, ainsi que l'organisation des services rattachés à la présidence.
Cap sur une nouvelle Constitution
Dans un contexte de transition politique dirigée par le Capitaine Ibrahim Traoré, l'exécutif burkinabé cherche à adapter les textes constitutionnels aux aspirations populaires et à la nouvelle configuration politique du pays.
Lors du conseil des ministres du 2 octobre 2024, il a été décidé de soumettre au Parlement des propositions de modification de trois articles clés de la Constitution, marquant ainsi un tournant important dans le processus de transition.
Un changement de devise nationale
Le premier amendement concerne la devise nationale.
Adoptée en 1997, la formule « Unité-Progrès-Justice » pourrait bientôt céder la place à « La Patrie ou la mort, nous vaincrons », un slogan chargé d’histoire.
Ce changement, selon les autorités, incarne un fort sentiment patriotique, hérité des luttes pour l’indépendance et encore vivace dans la société burkinabé.
Ce nouveau mot d’ordre s’inscrit dans une volonté de cohérence avec l’hymne national, « Le Di-Taa-Niyè », et reflète une résilience collective face aux défis actuels.
Le gouvernement espère ainsi renforcer l’engagement des citoyens envers cette nouvelle étape de la transition politique.
Un contrôle parlementaire sur les accords d’uniond’États
Le second point de la réforme vise à introduire une consultation parlementaire pour la ratification des accords d'union ou de fédération avec d'autres nations.
Jusque-là, ces décisions relevaient uniquement du président. Cette nouvelle procédure prévoit que le Parlement ait son mot à dire avant toute alliance ou fédération internationale.
Ceci, dans le but de renforcer la transparence et de légitimer davantage ces engagements internationaux.
Réorganisation des services présidentiels
Le troisième volet de cette réforme concerne la réorganisation des services présidentiels.
L’objectif est de revoir l’organisation des services autour du Président du Faso afin de créer une administration dédiée, capable d’épauler efficacement le chef de l’État dans la gestion des affaires courantes et dans ses responsabilités croissantes.
Un projet de révision aligné sur les objectifs de la transition
Ces réformes constitutionnelles sont le reflet d'une volonté de modernisation et d'adaptation des institutions burkinabées.
Le gouvernement de transition, dirigé par le Capitaine Ibrahim Traoré, entend ainsi répondre aux attentes du peuple burkinabé tout en renforçant l’efficacité des structures de gouvernance.
Les débats promettent de redessiner non seulement les contours de la gouvernance burkinabé, mais aussi d’affirmer la position du Burkina Faso sur l’échiquier international.
Comments