top of page
Writer's pictureTowanou Johannes

Burkina : le régime s'attaque aux intérêts étrangers


Le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé une décision radicale visant à reprendre le contrôle des ressources minières du Burkina Faso. Lors d'une déclaration radiodiffusée, le président burkinabè a affirmé que son gouvernement allait retirer les permis d’exploitation accordés aux multinationales étrangères, marquant un tournant dans la gestion des richesses minières, en particulier l'or, dont le Burkina est le 4e producteur africain.


Vers une souveraineté minière totale


Traoré a justifié cette décision par la nécessité pour le Burkina Faso de reprendre la main sur son secteur aurifère.


Il a dénoncé la domination des entreprises étrangères, tout en affirmant que le pays possédait désormais les compétences nécessaires pour exploiter ses propres ressources.


« Pourquoi devrions-nous continuer à laisser nos richesses entre les mains de multinationales, alors que nous avons tout pour le faire nous-mêmes ? ».


Cette annonce s’inscrit dans une continuité avec la révision du code minier opérée en juillet, qui visait déjà à renforcer le contrôle national sur l’exploitation des ressources naturelles.


La politique de Traoré est claire : rendre l’État burkinabé maître de son or, ressource vitale pour l’économie du pays.


Les multinationales dans le viseur


Si aucun nom n’a été officiellement cité, cette décision risque de toucher de grandes entreprises minières comme Endeavour Mining (Royaume-Uni), Orezone (Canada) et West African Resources (Australie), toutes présentes dans le pays.


Le Burkina Faso produit environ 50 tonnes d’or par an, et ces multinationales jouent un rôle central dans cette production.


Cependant, avec cette volonté de réappropriation, ces acteurs étrangers pourraient être forcés de revoir leurs positions.


Réactions et incertitudes


Les premières réactions à cette annonce sont mitigées. D’un côté, des investisseurs étrangers s'inquiètent de la sécurité de leurs opérations dans le pays.


Les actions d’Endeavour Mining ont déjà chuté en bourse suite à l’annonce. D’un autre côté, le gouvernement burkinabé semble prêt à encaisser les tensions pour défendre sa politique de souveraineté.


En revanche, la société russe Nordgold, également présente dans le secteur, n’a pas encore été mentionnée, laissant planer des doutes sur le traitement qui lui sera réservé.


Un tournant pour l’avenir économique du pays


Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de reprise en main des ressources nationales, un cap déjà amorcé depuis l’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir.


Si cette politique bénéficie d’un soutien populaire au sein de la population burkinabè, elle comporte aussi des risques pour les relations internationales du pays et l’attractivité pour les investisseurs.


Toutefois, la détermination affichée par Traoré laisse penser que le Burkina Faso est prêt à prendre des mesures fortes pour garantir sa souveraineté économique, quel qu’en soit le coût.


Kevin Tchede (stagiaire)



Comments


bottom of page