Le gouvernement burkinabè, confronté à une recrudescence sans précédent des attaques terroristes, demande désormais aux populations de prendre en main leur propre sécurité. Le ministre d'État, Bassolma Bazié, a appelé chaque village à s'organiser pour assurer sa défense face aux attaques djihadistes, dans un contexte où le nombre de victimes atteint des niveaux alarmants.
Un mois d'août meurtrier
Le mois d’août 2024 a été marqué par une vague de violence d’une intensité rare au Burkina Faso, avec près de 1 000 morts recensés à travers le pays.
En seulement quelques semaines, les attaques se sont multipliées, frappant huit des treize régions du pays.
Parmi les événements les plus marquants, l’attaque de Napadé le 31 juillet a coûté la vie à 47 soldats, tandis que celle de Boungou, le 9 août, a fait près de 150 victimes parmi les militaires et 50 civils, dont 32 chauffeurs.
À Barsalogho, le 24 août, une attaque d’une violence inouïe a fait plus de 150 morts, laissant la localité en deuil.
Ces chiffres témoignent de l’ampleur du drame qui frappe le Burkina Faso, où le terrorisme gagne du terrain.
Le bilan est lourd : des centaines de familles endeuillées, des villages dévastés, et une population prise en étau entre les groupes armés et un gouvernement qui peine à protéger ses citoyens.
Une riposte locale face à une menace globale
Face à cette situation dramatique, le ministre d’État, Bassolma Bazié, a réitéré la nécessité pour chaque village d’élaborer son propre plan de défense.
"La guerre contre le terrorisme doit être populaire. Chaque village ou quartier doit s’organiser et avoir son propre plan de riposte face à une attaque," a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec les forces vives de la province du Ziro, le 28 août 2024.
Cette stratégie de décentralisation de la sécurité repose sur l’idée que chaque citoyen doit devenir un acteur de sa propre protection, particulièrement dans un contexte où les forces armées nationales sont débordées.
Le Ministre de la Justice, Rodrigue Bayala, a appuyé cette approche en insistant sur la nécessité de consentir des sacrifices :
"Il s’agit de faire le maximum avec le peu de moyens dont on dispose, car il ne sera jamais possible de disposer de ressources suffisantes dans cette guerre."
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