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Writer's pictureTowanou Johannes

BURKINA FASO / LE CSC SOUS L’AUTORITE DU PRESIDENT : UN RECUL POUR LA LIBERTE DE PRESSE?


C’est une loi qui a du mal à passer à Ouagadougou. Le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré sera celui qui nomme désormais le président du Conseil Supérieur de la Communication. C’est ce qu’ont décidé à l’unanimité, les députés de l’assemblée législative de transition. L’organe de contrôle de la presse sera donc dirigé par un professionnel choisi par le président.

A travers cette loi, c’est tout le fonctionnement du CSC qui se trouve bouleversé. En plus de désigner le président de l’organe, le chef de l’Etat aura aussi un regard sur ses activités et son organisation. Jusque-là, le ce sont les membres du conseil supérieur de la communication qui désignaient le président. Des membres qui sont eux-mêmes issus des divers corps constitués de l’Etat, mais aussi des médias et des syndicats de presse.

Face aux inquiétudes soulevées par ce changement radical de fonctionnement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, ministre de la communication a tenté de rassurer. « Les journalistes n’ont pas à s’inquiéter, tant qu’ils travaillent dans le respect de la réglementation et que, bien sûr, leur travail ne porte pas atteinte à la réputation des individus qui peuvent porter atteinte à la cohésion nationale et que leur travail n’est pas porteur de germes de crise. » dans cette nouvelle loi, d’autres dispositions sont de nature à contrôler les journalistes dans l’exercice de leur fonction. C’est notamment le cas de l’article qui dit que toutes les publications de réseau sociaux, comme Facebook, TikTok, qui comptent 5 000 abonnés ou plus seront désormais soumises aux mêmes règles que les médias.

Il n’en faut pas plus pour les syndicats de presse, qui dénoncent à travers cette loi, un net recul démocratique ainsi qu’une remise en question de la liberté d’expression au Faso. Mettre les personnels des médias ainsi que les blogueurs dans le même bateau porte des germes d’inquiétudes pour les syndicats. A cela, on pourrait donc ajouter le risque que le président de l’organe se sente désormais redevable au président de l’avoir désigné, plutôt que de faire son travail en toute honnêteté et indépendance quand il est désigné par ses paires.

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