L'Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) du Burkina Faso a mis en lumière une problématique émergente concernant les services de communication par satellite. Il sagit en particulier de ceux proposés par Starlink, propriété du magnat américain de l'automobile, Elon Musk, une entreprise qui a récemment suscité l'intérêt mondial grâce à son réseau de satellites destiné à fournir un accès internet à haut débit dans les régions éloignées.
Les craintes de l'ARCEP
Dans un communiqué en date du 20 mars 2024, l'ARCEP a exprimé son inquiétude face à ce qu'elle qualifie de commercialisation "irrégulière" des terminaux internet par satellite de Starlink sur le territoire burkinabé.
L'ARCEP a rappelé que toute entreprise opérant dans le domaine des communications électroniques doit se conformer strictement à la réglementation en vigueur, qu'il s'agisse de fournisseurs de services locaux ou internationaux.
Starlink, un opérateur dans l'illégalité ?
Dans le cas de Starlink, l'absence d'autorisation formelle pour opérer au Burkina Faso place l'entreprise dans une situation d'illégalité selon les normes réglementaires du pays.
Face à cette situation, l'ARCEP a émis une mise en garde à l'égard des consommateurs burkinabés, les exhortant à éviter d'utiliser les services de Starlink tant que l'entreprise n'aura pas obtenu les autorisations nécessaires pour opérer légalement dans le pays.
Ouagadougou en parfaite symbiose avec Bamako
Cette réaction de l'ARCEP du Burkina Faso fait écho à une décision similaire prise par le Mali, un pays voisin, qui a également interdit les activités de Starlink sur son territoire.
Ainsi, le Burkina Faso se joint au Mali dans cette opposition à Starlink, soulignant l'importance accordée par les autorités africaines à la régulation et à la conformité dans le secteur des communications électroniques.
Quelle lecture de la position de L'ARCEP ?
L'initiative de l'Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) du Burkina Faso de s'opposer à Starlink reflète plusieurs enjeux à la fois techniques, économiques et réglementaires.
Tout d'abord, du point de vue technique, l'arrivée de services comme Starlink peut potentiellement perturber les infrastructures et les opérateurs de télécommunications locaux, qui pourraient craindre une concurrence déloyale ou des interférences avec leurs propres réseaux.
De plus, le contrôle de l'utilisation des fréquences et des infrastructures satellitaires est crucial pour assurer une utilisation efficace et sécurisée du spectre électromagnétique, une ressource limitée et stratégique.
Sur le plan économique, les régulateurs comme l'ARCEP cherchent à garantir un marché concurrentiel et équitable pour les fournisseurs de services de télécommunications. En imposant des réglementations strictes et en exigeant des autorisations préalables pour les opérations sur leur territoire, les autorités visent à protéger les intérêts des acteurs locaux et à prévenir toute distorsion de la concurrence.
Dans ce contexte, l'absence d'autorisation pour Starlink pourrait être perçue comme une tentative de maintenir l'équilibre concurrentiel sur le marché burkinabé des télécommunications.
Un besoin de contrôler l'accès aux réseaux sociaux ?
Cependant, ces mesures soulèvent des questions plus larges sur la gouvernance d'internet et les politiques de régulation dans un contexte mondial où les technologies de l'information et de la communication jouent un rôle de plus en plus central dans la vie quotidienne et dans la sphère publique.
Il est donc essentiel que les régulateurs agissent de manière transparente et consultative, en tenant compte des préoccupations légitimes liées à la liberté d'expression et à l'accès à l'information, tout en veillant à garantir la conformité aux lois et réglementations nationales en matière de télécommunications.
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