Le verdict est tombé. Le coordonnateur national de l’ONG Urgences Panafricanistes, peut en partie pousser un ouf de soulagement. Détenu depuis le 8 décembre 2023 par la CRIET, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme, il comparaissait ce 18 décembre après avoir été inculpé pour injures avec une motivation xénophobe et raciste commis par le biais d'un système informatique, incitation à la haine et à la violence.
Dans la matinée et après les débats, le parquet spécial avait requis une peine de deux ans de prison avec sursis contre l’activiste. Le juge en charge du dossier n’a pas entièrement suivi les réquisitions du ministère public. L’exception de nullité soulevée par les avocats de la défense a ainsi été rejetée.
Toutefois, le juge a décidé de requalifier les faits reprochés au prévenu en injures publiques avec motivation d’opinion politique. Le prévenu est alors condamné pour ces faits à une peine de 5 millions de francs CFA d’amende, payable en douze mois.
Représenté par un conseil français, Maitre Juan Branco et des avocats béninois de renom, il a tout au long du procès plaidé non coupable des faits qui lui étaient reprochés. Maitre Juan Branco a déclaré dans la foulée du verdict: « Nous venons de faire libérer au Bénin Chadrac Houngnibo, jeune intellectuel panafricaniste et opposant au Président Patrice Talon, en une décision exceptionnelle. Il encourait 7 ans de prison pour avoir critiqué le Président et le chef d’Etat-major des armées françaises. Il était poursuivi pour injures à caractère racial et incitation à la haine. Il n’avait fait que dire son opposition à la guerre au Niger. »
Maitre Juan Branco s’est aussi exprimé sur la France qu’il estime toujours connectée au Bénin : « l’ombre de la France est lourde en ces terres, et la moindre critique peut vous couter votre liberté. Tous ceux qui ont plaidé devant ces cours le savent. C’est une immense fierté que d’avoir porté sa voix et à travers la sienne, celle d’une jeunesse qui aspire à se défaire de ses chaînes. »
Rappelons que Schadrac Houngnibo vient de passer dix jours en détention provisoire.
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