Bemba tire à balles réelles sur Kabila: "ses parents sont rwandais..."

Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba © Archives

C'est une déclaration explosive dans la crise qui se joue en ce moment en République Démocratique du Congo.

Lors d’un meeting politique au terrain Vélodrome de Kintambo, à Kinshasa, Jean-Pierre Bemba a violemment attaqué Joseph Kabila, l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC).

Devant une foule de partisans, le vice-Premier ministre des Transports et président du Mouvement de Libération du Congo (MLC) a lâché une bombe sur l’identité de Kabila.

« Les parents de Joseph Kabila sont des Rwandais. Son père rwandais a été tué dans les affrontements de Laurent-Désiré Kabila, qui, par la suite, a accepté d’adopter les enfants de son ami rwandais. Nous ne pouvons plus accepter que les Rwandais prennent le dessus sur nous dans notre propre pays », a-t-il affirmé avec force.

Cette sortie fracassante intervient dans un contexte politique et sécuritaire particulièrement tendu en RDC, où le rôle de Kabila fait l’objet de nombreuses spéculations.

Un climat politique sous haute tension

Depuis plusieurs semaines, Jean-Pierre Bemba multiplie les attaques contre Joseph Kabila, l’accusant de soutenir des groupes armés qui sèment le chaos dans le pays.

Jean-Pierre Bemba / Vice-Premier ministre en Charge des Transports

Selon lui, l’ancien chef de l’État est impliqué dans le financement et l’organisation des milices Mobondo et du M23, groupe rebelle appuyé par le Rwanda.

Le 5 mars dernier, lors d’un rassemblement à Kikwit, Bemba avait déjà déclaré qu’il détenait des preuves accablantes contre Kabila.

Des accusations explosives qui mettent à mal la position de l’ancien président et ravivent les tensions autour de la crise sécuritaire dans l’est du pays.

Le PPRD contre-attaque

Face à ces attaques répétées, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), le parti de Joseph Kabila, a réagi avec fermeté.

Ferdinand Kambere, secrétaire exécutif du PPRD, a dénoncé des accusations « graves et infondées », qualifiant les propos de Bemba de « pure manipulation politique ».

Pour le camp Kabila, ces déclarations visent à détourner l’attention des véritables défis du pays, alors que la RDC est en proie à une insécurité croissante et à des tensions géopolitiques régionales.

Une crise sécuritaire toujours plus grave

Au-delà des affrontements politiques, la situation sécuritaire dans l’est du pays reste explosive.

Les rebelles du M23, accusés d’être soutenus par le Rwanda, ont récemment annoncé un retrait partiel de certaines zones sous leur contrôle, un geste présenté comme un soutien au processus de paix.

Cependant, ce repli reste incertain, et de nombreux observateurs doutent de la sincérité des rebelles.

La population congolaise, quant à elle, vit toujours sous la menace des violences, prises en étau entre les ambitions politiques des leaders et les conflits armés qui ensanglantent le pays.

Un tournant politique à venir ?

Avec ces nouvelles accusations portées par Jean-Pierre Bemba, la scène politique congolaise est plus polarisée que jamais.

L’ancien président Joseph Kabila, qui s’était fait discret ces dernières années, est lui-même sorti de sa réserve et se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs.

Alors que le pays cherche à sortir du cycle de l’instabilité, la confrontation entre figures politiques de premier plan comme Bemba et Kabila pourrait bien redéfinir l’avenir politique de la RDC.

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