Dans une tournure des événements qui secoue le monde des affaires africain, Aliko Dangote, longtemps considéré comme l’homme le plus riche du continent, se trouve aujourd’hui dans une situation pour le moins précaire. Lors d’une interview télévisée, le magnat nigérian est apparu au bord des larmes, révélant les défis monumentaux auxquels il fait face avec sa toute nouvelle raffinerie.
Un rêve brisé par la bureaucratie et les intérêts cachés
Il y a quelques mois à peine, Dangote inaugurait en grande pompe l’une des plus imposantes raffineries d’Afrique, destinée à produire du pétrole à moindre coût pour ses compatriotes.
Un projet titanesque qui, sur le papier, promettait de révolutionner l’industrie pétrolière nigériane. Mais le rêve a rapidement viré au cauchemar.
Contre toute attente, l’État nigérian, pourtant l’un des plus gros producteurs de pétrole au monde, affirme ne pas disposer de pétrole brut pour alimenter la raffinerie de Dangote.
Une situation ubuesque qui s’explique par des accords obscurs liant le pays à des multinationales étrangères.
Ces dernières, détenant de facto le contrôle sur l’or noir nigérian, refusent catégoriquement de le vendre à un compatriote.
La quête désespérée d’une solution
Face à ce blocage, Dangote doit désormais se tourner vers d’autres pays africains pour trouver des ressources.
Il a tenté le tout pour le tout en se tournant vers le Brésil et les États-Unis pour s’approvisionner. Mais là encore, le sort s’est acharné.
L’État nigérian a opposé son veto, invoquant un manque de licences d’importation.
Malgré tous ses efforts, le groupe Dangote s’est heurté à un mur administratif infranchissable.
Résultat : un investissement pharaonique de plusieurs milliards qui tourne au ralenti, menaçant de sombrer dans l’oubli avant même d’avoir atteint sa pleine capacité.
Un aveu déchirant et une offre surprenante
Lors de son interview, visiblement ému, Dangote a partagé sa frustration :
« Mon ami, qui m’avait déconseillé d’investir au Nigeria, me nargue maintenant. Il y a 4 ans, un de mes amis très riches a commencé à investir son argent à l’étranger. Je n’étais pas d’accord avec lui et je l’ai exhorté à repenser ses actions dans l’intérêt de son pays. Il a justifié son choix par les incohérences politiques et les manigances des groupes d’intérêt. Cet ami m’a nargué ces derniers jours, disant qu’il m’avait prévenu et qu’il avait raison. »
Dans un geste de désespoir et de pragmatisme, Dangote a proposé de céder la propriété de sa raffinerie de plusieurs milliards de dollars à la société d'État NNPC Limited.
« Je suis prêt à laisser tomber, laisser la NNPC me racheter, gérer la raffinerie. Ils m'ont qualifié de monopoliste. C'est une accusation incorrecte et injuste, mais ça va. S'ils me rachètent, au moins, leur soi-disant monopoliste serait écarté. »
Dangote : le faux monopoliste
« Comme vous le savez probablement, j'ai 67 ans, dans moins de trois ans, j'aurai 70 ans. J'ai besoin de très peu pour vivre le reste de ma vie. Je ne peux pas emporter la raffinerie ou tout autre bien ou actif dans ma tombe. Tout ce que je fais est dans l'intérêt de mon pays... » a ajouté Dangote, mettant en perspective sa décision avec une vision à long terme pour le Nigéria.
Cette déclaration soulève des questions sur les véritables obstacles à la croissance industrielle du pays.
« Comment Dangote est-il un monopoliste ? Plus de 20 personnes ont reçu une licence pour construire des raffineries, les autres ne se sont pas manifestées. Maintenant, le Nigéria possède la plus grande raffinerie du monde et pourtant ceux qui ne veulent pas la croissance du pays la freinent. Ce qui affecte Dangote maintenant est la raison pour laquelle notre raffinerie n'a pas fonctionné. »
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