Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) et ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo, a exprimé publiquement sa déception face à la candidature de son ancien mentor pour l'élection présidentielle de 2025. Invité de l’émission « Sans réserve » diffusée sur NCI, Affi N’Guessan a partagé ses réflexions sur cette annonce surprenante.
Une déception profonde et personnelle
« Sur cette question, je peux dire que je suis déçu. Je n’ai pas imaginé cela et lorsque je le vois aujourd’hui dans l’arène politique, je peux dire que j’en souffre », a déclaré Pascal Affi N'Guessan.
Ces propos traduisent une déception personnelle et une incompréhension face à la décision de Laurent Gbagbo de revenir activement en politique après son retour en Côte d’Ivoire, suite à son acquittement par la Cour pénale internationale.
Les raisons d'une déception
Affi N’Guessan a expliqué que, compte tenu de la stature internationale atteinte par Laurent Gbagbo, celui-ci devrait éviter de se replonger dans les turbulences de la politique nationale.
« Si j’ai l’occasion de le rencontrer, je lui dirai. J’avais dit à Toevodjré que ce que le président va faire s’il sort de prison, c’est de contribuer à la réconciliation nationale. De telle sorte que si un jour Dieu le rappelle, ce ne sont pas seulement les militants du FPI qui l’accompagnent, mais toute la Côte d’Ivoire. Pour tout ce qu’il a apporté. Malgré l’injustice qu’il a vécue, il est revenu, a prôné la réconciliation. Il a fait en sorte que tous les Ivoiriens se retrouvent. Pour moi, c’est ce qui aurait été un acte de grandeur », a-t-il souligné.
Un appel à la réconciliation
Pour Affi N’Guessan, Laurent Gbagbo aurait dû utiliser son prestige et son influence pour promouvoir la réconciliation nationale, plutôt que de se replonger dans la mêlée politique.
« C’est à ce moment précis où le pays est divisé, où les fils et les filles du pays se sont affrontés, utiliser l’aura, le prestige qu’on a pour prôner la réconciliation, c’est un acte historique. Il aura marqué l’histoire de notre pays », a-t-il déclaré.
Cette vision d’une figure unificatrice et non partisane est ce qu’Affi N’Guessan aurait espéré pour Gbagbo.
Le contexte politique actuel
La candidature de Laurent Gbagbo intervient dans un contexte politique ivoirien très délicat.
Bien qu’il ait été officiellement investi par le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) le 10 mai 2024, Gbagbo reste inéligible en raison de son exclusion des listes électorales, conséquence de sa condamnation dans son pays.
Cette situation juridique n’a pas empêché son parti de le désigner comme candidat, soulignant ainsi leur volonté de maintenir leur influence politique et de peser dans le débat national.
Un débat sur l'alternance politique
Affi N'Guessan met également en lumière les tensions et les défis liés à l’alternance politique en Côte d'Ivoire.
Le pays a besoin de nouvelles figures et de nouvelles idées pour avancer.
Selon lui, la véritable contribution de Laurent Gbagbo devrait être de faciliter cette transition en utilisant son expérience et son influence pour soutenir la réconciliation et l’unité nationale.
Les déclarations de Pascal Affi N’Guessan révèlent des fractures profondes au sein de la classe politique ivoirienne. Entre les aspirations à la réconciliation nationale et les réalités d'une scène politique divisée, la Côte d'Ivoire se trouve à un tournant crucial, où les choix des leaders politiques auront des conséquences durables pour le pays.
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