Affaire Baltasar Ebang et 400 sextapes: liste des époux humiliés et révélations
On en sait un peu plus sur les personnalités dont l'honneur est mis à mal dans l'affaire de plus de 400 sextapes qui secoue tout un pays. La Guinée équatoriale fait face à un scandale sans précédent, avec des vidéos intimes de Baltasar Ebang Engonga, surnommé Bello, qui exposent les coulisses d’un réseau complexe mêlant affaires de cœur et rivalités de pouvoir. Ce dirigeant de l’administration fiscale, issu d’une famille influente et très proche du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, se retrouve pris dans une tempête médiatique et politique qui dévoile les interactions étroites entre les élites politiques et les ambitions personnelles de chacun.
Un lien familial stratégiquement puissant
Baltasar Ebang Engonga, dit Bello, est le fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac).
Ce dernier est le neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ce qui fait de Bello un membre direct du cercle familial au pouvoir.
Ce lien de parenté place Edjo’o en position de force dans la politique régionale et nationale.
Avec ce rôle au sein de la Cemac, il détient une position clé qui lui permet d’influencer les décisions au sommet de l’État.
Cependant, ce même lien pourrait se retourner contre lui avec les scandales autour de son fils, risquant d'entacher la réputation de la famille au pouvoir et de fragiliser son propre statut auprès du président.
Les puissants impliqués et leurs proches exposés
Plusieurs épouses et filles de personnalités éminentes sont apparues dans ces vidéos, associées de près ou de loin à des relations avec Bello.
Parmi les figures les plus marquantes, l’épouse de Jesús Edu Moto Mangue, le responsable de la sécurité présidentielle, se trouve au cœur de l’attention.
Connu pour sa loyauté envers le président, Moto Mangue voit ainsi son image impactée, tout comme sa position dans le cercle restreint des protecteurs du chef d'État.
Nicolás Obama Nchama, ministre de la Sécurité publique, se retrouve également exposé par les relations de Bello avec une femme proche de lui.
Ce ministre, gardien de la stabilité nationale, voit son autorité remise en question dans un contexte où chaque détail personnel peut influencer sa carrière politique.
Quant à Antonio Oburu Ondo, ministre en charge des hydrocarbures, l’implication de son épouse dans ce scandale pourrait avoir des répercussions sur sa réputation et affaiblir sa position dans le gouvernement.
En plus de ces hauts fonctionnaires, une autre personnalité issue de la famille dirigeante, une figure du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), aurait également été impliquée à travers des relations de sa fille avec Bello.
Ce détail souligne les liens étroits entre les familles influentes et les risques que le scandale fait peser sur la cohésion du parti au pouvoir.
Des soupçons de détournements : déclencheurs du scandale
Avant même la fuite des vidéos, Baltasar Ebang Engonga avait attiré l'attention des autorités pour des raisons financières.
En octobre dernier, une enquête fut ouverte par Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président et fils du président, suite à des transferts suspects d'argent public vers des comptes privés aux îles Caïmans.
Bello, en tant que directeur de l'administration fiscale, disposait d'un accès privilégié aux fonds publics, mais l’ampleur des virements a suscité des soupçons.
Cette enquête initiale sur des détournements de fonds présumés a servi de point de départ à l’affaire actuelle, les vidéos n’étant découvertes que lors de la perquisition de ses appareils électroniques.
Ce scandale financier a ainsi été l’élément déclencheur d’une crise bien plus profonde, touchant l’ensemble des cercles dirigeants du pays.
Teodorín : l’Homme derrière la fuite ?
Selon des informations de Jeune Afrique, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, dit Teodorín, pourrait être à l’origine de l’enquête qui a permis la saisie des appareils de Bello, contenant les fameuses vidéos.
En ciblant Bello, Teodorín pourrait chercher à affaiblir Baltasar Engonga Edjo’o, père de Bello et rival potentiel dans la course à la succession présidentielle.
Cette affaire serait donc un moyen pour Teodorín de consolider sa position et d’éliminer un concurrent de taille.
Dès que les vidéos ont fait surface, Teodorín a convoqué plusieurs dignitaires pour gérer la crise, tout en déclarant son intention de « nettoyer » l’administration.
Par cette réaction, il s’efforce de prendre le contrôle de la situation et de renforcer son image de leader résolu, prêt à sanctionner même les membres de sa propre famille pour des comportements inappropriés.
Une crise aux implications immenses
En Afrique centrale, les réseaux sociaux et médias relaient avec frénésie chaque nouvel élément de l'affaire, qui expose les tensions internes d'un régime habitué à maintenir un contrôle strict sur son image.
Pour Teodorín, cette crise offre une opportunité stratégique : en se présentant comme celui qui redresse les mœurs et protège les valeurs de la Guinée équatoriale, il renforce son emprise sur le pouvoir, dans une période cruciale de succession au sein de la famille présidentielle.
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